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Jeudi

23

mars

Séances à 11h30, 12h30, 13h30 et 14h30

Un modèle pour Matisse :

Histoire de la chapelle du Rosaire à Vence

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Un modèle pour Matisse : Histoire de la chapelle du Rosaire à Vence

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Sur les hauteurs de Vence, on peut distinguer un toit de tuiles blanches et bleues et une croix en fer forgé. Tiens, une chapelle se dit-on. Simple, modeste, elle se remarque à peine. Cette chapelle est pourtant, d'après ce qu'il en a dit lui-même, le “chef-d'œuvre de son existence”, le “résumé de toute sa vie active” : cette chapelle est l’œuvre du peintre Henri Matisse.

Edifiée en 1951, l’artiste y consacra quatre années de travail exclusif et assidu. Il ne fut heureusement pas seul dans cette véritable bataille. Son ancienne infirmière et modèle Monique Bourgeois, devenue alors sœur Jacques-Marie, lui prêta main forte.

Barbara Freed retrace l'histoire de ce lieu, mais revient surtout sur la rencontre extraordinaire qui lui a permis de voir le jour. La relation amicale et relativement peu connue entre Matisse et cette jeune femme fut à l’origine de la décoration de la chapelle du Rosaire à Vence par le peintre. Matisse se prit d’enthousiasme pour le projet. Sœur Jacques-Marie lui servit d’assistante et d’intermédiaire auprès des Sœurs dominicaines. Pour Matisse, la Chapelle de Vence représentait l’aboutissement d’une recherche de concision et de dépouillement, où il atteint, selon ses mots, à “un art d’équilibre, de pureté, de tranquillité.”

À partir des souvenirs de Sœur Jacques-Marie, maintenant âgée de 83 ans, de ses notes personnelles et des lettres de Matisse, des archives de l’époque, ainsi que des photographies de la collection de Matisse, le film retrace les années de travail et les nombreuses difficultés qu’ils durent traverser à deux pour que leur projet soit réalisé. La vivacité et l’humour de sœur Jacques-Marie rendent le film véritablement passionnant.

 

Réalisation : Barbara F. Freed

Durée:67’
Année :2003
Pays : Etats-Unis

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LA CHAPELLE DU ROSAIRE

Pour la première fois, un peintre réalise un monument dans sa totalité, de l'architecture au mobilier, des vitraux aux objets de culte. La première pierre de la chapelle fut posée et bénie par Monseigneur Rémond, évêque de Nice, le 11 décembre 1949. L'inauguration et la consécration de Notre Dame du Rosaire, eurent lieu le 25 juin 1951 à 10 heures. Matisse, malade, n'avait pu assister à cette cérémonie, mais il avait fait lire par le Père Couturier un texte : “Cette œuvre m'a demandé quatre ans d'un travail exclusif et assidu, et elle est le résultat de toute ma vie active. Je la considère, malgré toute ses imperfections, comme mon chef-d'œuvre.” Elle manifeste à la fois le testament spirituel du peintre et l'aboutissement de son esthétique. Le peintre entendait répondre avec les moyens de son temps au défi de Giotto dont il admirait les fresques d'une majestueuse simplicité.

Loin de n'être qu'un hasard dans la vie de Vence, le chef-d'œuvre qui voit alors le jour, marque en fait, la confirmation d'une vocation. Celle d'une petite cité à l'histoire fertile, habitée depuis des siècles par l'esprit de la création et l'amour des arts. Sa croix de fer forgé de 13 mètres de haut porte des croissants de lune et des flammes dorées (la croix rayonne sur le monde, la lumière et le feu de l'Amour).

Simple, lumineux, spacieux et équilibré : ainsi peut être défini l'intérieur de la chapelle. Placés entre la couleur des vitraux et les dessins, nous sommes à l'intérieur du tableau qu'a créé Matisse, l'un des Fauves du début du siècle.

L'autel est placé au centre de l'espace et fait face aux deux nefs. La couleur de la pierre dans laquelle il a été construit rappelle celle du Pain Eucharistique (en pierre du Gard). Cette construction est unique en son genre. Les vitraux jouent énormément avec la lumière et donnent à la chapelle une impression d'espace illimité malgré sa petite taille. De plus, tous les objets du culte furent réalisés par Matisse. Tout ce travail est un acte artistique unique car c'est la seule fois en Occident au 20ème siècle qu'un artiste a accompli un tel travail. Par ailleurs, il ressort de la décoration un modernisme vu nulle part ailleurs.

Les murs, le sol et le plafond blancs contrastent avec les vitraux. Trois couleurs composent ces vitraux : le jaune (la lumière du soleil et celle de Dieu), le vert (la nature) et le bleu (le ciel méditerranéen). Sur les parois, le mouvement et le temps sont traduits par la variation constante des taches colorées des vitraux en forme de feuilles et de fleurs, traversés par le soleil : jaune vif, bleu céleste, vert végétal. Une lumière transcendante fait irruption sur les murs. Intensifiée par le prisme de couleur, elle glisse sur la céramique d'où elle rayonne ensuite. Sur les murs latéraux, à peine suggérées par un dessin elliptique, s'animent les silhouettes géantes de St Dominique et de la Vierge à l'Enfant. Au fond, on distingue les pictogrammes allusifs d'un Chemin de Croix.

Au noir et blanc des costumes des religieuses, Matisse oppose les couleurs des chasubles portées au fil de l'année liturgique. En 1951 et 1952, il expérimente 22 projets dont il retient une douzaine pour six chasubles en forme de chlamydes à l'antique. Les maquettes multicolores seront disposées plus tard dans le petit musée des Dominicaines et au Musée Matisse de Cimiez, aux côtés des projets de vitraux et des céramiques. Les papiers colorés à la gouache selon les couleurs liturgiques, sont collés et marouflés sur des toiles de grand format. Dans une forme curviligne de papillon, le peintre organise le déploiement de motifs symétriques et de modules floraux résumant le monde que le prêtre assume.

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